HB Blog 15 mai

"La partie continue. C'est vrai que le niveau Thésée est plus difficile. Par contre, là où j'ai un peu menti à Michael c'est que j'ai quand même démarré une partie réaliste sur ce niveau. Mais bon, il m'aurait posé trop de questions sur ce que j'avais fait, qui j'avais choisi...
En fait, j'ai passé ma semaine à faire discrètement des films et des photos avec mon téléphone portable pour les transférer sur mon ordinateur. J'ai paramétré les décors en trois catégories : Maison, Ville, Collège. Et j'ai continué à enrichir la galerie des personnages. Il y en a beaucoup que je ne connais pas mais je les ai classés en fonction de leur tronche dans les différentes catégories.
Ça me permet de continuer à jouer sans utiliser les lunettes 3D comme mon père me l'a fait promettre. C'est vrai que, à forte dose, ça tape un peu sur le système. Une fois la partie interrompue, j'ai du mal à sortir du jeu. Mais bon, ça m'occupe l'esprit et j'en rêve surtout la nuit... Il m'est déjà arrivé deux fois de me réveiller et de recommencer une nouvelle partie. Avec les lunettes. Ça tue un peu le sommeil mais, jusqu'ici, personne ne s'est rendu compte de rien. Tant que je ne m'endors pas en cours, je peux dire que je contrôle la situation. C'est dans ces parties nocturnes que j'avance le plus rapidement dans le labyrinthe.
Dans ce niveau, tous les couloirs se ressemblent et c'est très difficile de ne pas se perdre ni de ne pas tourner en rond. Il faut laisser des traces discrètes pour réussir à se repérer. Et il faut être prudent car des dangers peuvent surgir du sol au plafond. C'est une ambiance très stressante. Ensuite, tout au long des couloirs, il y a des portes qui donnent sur différents types de salles : certaines permettent de se reposer, d'autres sont très dangereuses, certaines cachent des trésors, des informations ou des passages secrets. Là encore, il faut recommencer plusieurs fois pour ne pas re-commettre les mêmes erreurs.
Je n'avais jamais imaginé à quel point le plan de mon collège ressemblait à ce type de labyrinthe : des couloirs tous semblables donnant sur des dizaines de portes identiques. C'est l'ordinateur qui m'y a fait penser.
Dans ma partie réaliste, le logiciel du jeu a redessiné le labyrinthe d'après les films et les photos que j'ai faits des couloirs du collège. Mais la disposition des salles, des couloirs, des dangers, des indices... est restée la même que dans le jeu imaginaire. Je peux donc indifféremment passer d'une partie à l'autre et continuer à progresser. Dans les couloirs du collège, je retrouve des élèves, des profs, des amis que j'ai pris en photos (la plupart du temps à leur insu) et qui jouent les rôles des différents personnages du labyrinthe.
Maintenant, quand je traverse les couloirs du collège pour aller d'un cours à l'autre, j'ai les doigts qui s'agitent tout seuls. Pareil dans la cour. Parfois aussi en classe.
J'ai les doigts qui s'agitent aussi quand je vois la face de ceux auxquels j'ai fracassé la tête dans ma dernière partie. Il y en a un en particulier...
Pour l'instant, j'ai l'impression que tout cela me met surtout de bonne humeur. C'est marrant de se promener dans un lieu qu'on connaît par coeur - et pas vraiment folichon - et d'imaginer toutes les surprises (bonnes ou mauvaises) qui pourraient surgir du moindre recoin.
Pareil quand je regarde les visages des autres élèves. Pour moi, ils ont tous une identité : Amis, Ennemis ou Neutres."

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