Où va...

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Cher ami,
Voici plusieurs semaines que je n'ai plus la moindre nouvelle de votre part. Je ne sais rien de votre situation mais j'espère que vous aurez encore la possibilité de consulter ce message. Si c'est le cas, contentez-vous d'une réponse anodine qui pourra au moins atténuer mes inquiétudes.
Par les temps qui courent, c'est bien le silence qui représente, et de loin, le bruit le plus menaçant...

Que va-t-il se passer ? Comment en sommes-nous arrivés là ?
Ce qui aurait dû être la plus grande avancée technologique de tous les temps est tout simplement en train de nous exploser à la figure !
A cause de quoi ? A cause de la peur.
Les êtres humains ont toujours peur de quelque chose... du passé, de l'avenir, du présent, d'eux-mêmes ou des autres. Ils ont peur du changement alors ils font semblant de résister en s'accrochant à des choses auxquelles, jusqu'alors, ils n'attribuaient aucune importance.
Et puis, quand ils comprennent que le changement est inéluctable, ils deviennent fous. Fous de peur, paranoïaques. C'est bien cela qui se passe.
Nous ne savons pas où nous allons mais sommes persuadés que "les autres" sont mieux préparés que nous. Eux, ils savent. Ils vont être plus forts que nous, alors il faut les détruire maintenant. Officiellement, ce n'est pas correct de parler comme cela... mais on peut toujours se préparer en silence. Après, si tout va bien, on pourra faire comme si rien ne s'était passé. Mais comme, finalement, "les autres" ont réagi exactement comme nous, il n'est pas étonnant qu'aujourd'hui la guerre semble inévitable... C'est peut-être cela que nous aurions dû essayer de comprendre et d'expliquer.

Cher ami, quel rôle avons-nous joué dans tout cela ?
Reprenons les choses à leur début : qu'avons-nous voulu faire en décryptant ce rapport confidentiel ?
Je relis chaque jour nos premiers messages et j'essaie de comprendre ce que, peut-être, il aurait fallu faire au début de toute cette histoire...

Qu'en pensez-vous ?

Bien à vous,
M
.

 

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Dernière minute : La LCN vient de publier la liste des 12 nouvelles disciplines qu'elle compte ajouter l'année prochaine à ses compétitions internationales. Trois d'entre elles (du fait des capacités intellectuelles qu'elles nécessitent) seront tout spécialement ouvertes aux personnes ayant bénéficié d'une implantation neuro- technlogique.

 

A la Une : Où va l'Europe ?...


A quelques semaines des prochaines élections, le parti de l'actuel Président du Conseil des Ministres (Kevin Martin-Syrat, dont le mandat a été exceptionnellement prolongé, voir notre dossier) apparaît largement en tête de tous les sondages (voir les sondages).
En tant que ministre des Nouvelles Technologies, Kevin Martin-Syrat s'est présenté comme un homme pragmatique et ouvert au dialogue.
Après quelques maladresses lorsque fut divulguée la mise au point de la neuro-puce B7.66 (voir nos archives), il a su rassurer la population en montrant une très bonne connaissance du dossier, en proposant des objectifs clairs et en n'excluant aucune hypothèse quant à l'avenir des neuro-technologies.
Devenu Président du Conseil des Ministres, Kevin Martin-Syrat a ensuite affirmé une véritable stature internationale en se faisant le champion de la lutte contre l'hypocrisie diplomatique et en appelant sans relâche à l'ouverture de véritables négociations mondiales. Et même si ces négociations n'ont jamais vraiment eu lieu, ses efforts lui ont donné une image très positive de médiateur auprès de l'opinion publique.
Sur le plan intérieur, Kevin Martin-Syrat a su à la fois parler et agir pour faire face efficacement à la vague de violence qui a suivi la dissolution de l'association No Cyborg ! : parler pour rassurer et agir pour rétablir l'ordre bien que certaines mesures, liées à l'état d'urgence, aient été jugées excessives (voir notre dossier).
En résumé, depuis que les neuro-technologies sont entrées au coeur de tous les débats publics et de toutes les querelles internationales, Kevin Martin-Syrat apparaît comme, selon ses propres slogans, "l'homme de la situation ; le candidat de la confiance".

Une fois élu au Parlement et, probablement, à la tête d'un parti disposant d'une majorité confortable, Kevin Martin-Syrat souhaitera-t-il attendre la fin des deux années d'observation qu'il avait lui-même fixées ou souhaitera-t-il appliquer le plus tôt possible de nouvelles mesures quant à l'avenir des neuro-technologies en Europe ?
Si le contexte international le lui permet, quelles décisions pourrait-il alors prendre avec l'appui du nouveau Parlement ?
Depuis le début de la crise, Kevin Martin-Syrat a rejeté catégoriquement l'idée d'interdire en Europe le développement des neuro-technologies. Et, au vu des révélations qui se sont multipliées sur les expériences secrètes menées dans le monde (voir notre dossier), plus personne ou presque ne pense que cela soit possible : l'Europe ne peut pas revenir en arrière quand tous les autres grands pays continuent à prendre de l'avance.
De plus, le Président du Conseil a mené de nombreuses négociations avec le collectif Atlantide, lui aussi très populaire, probablement dans le but de former un prochain gouvernement d'union. Tout cela semble signifier que, en cas de victoire, Kevin Martin-Syrat prévoirait un élargissement important du nombre de personnes implantées. Mais dans quelle mesure ?
En fait, dans un souci permanent de se situer au-dessus des disputes, Kevin Martin-Syrat n'a pas encore donné d'indication précise quant à ses intentions. Sans doute devra-t-il être plus précis lors de la campagne officielle...
Il est à noter que, curieusement, ces négociations avec le collectif Atlantide se sont déroulées alors que nous sommes toujours sans aucune nouvelle de sa fondatrice : Francesca Minguela. En effet, rappelons que, depuis l'attentat dont elle a été victime, personne n'a pu découvrir le lieu où la journaliste a été transportée (voir notre dossier). Le gouvernement parle de "souci de haute sécurité" mais de nombreuses rumeurs circulent selon lesquelles le ministère de la Santé Publique aurait lui-même perdu sa trace : elle serait à l'étranger sous la protection de membres de son association... Est-elle seulement encore en vie à l'heure où nous en parlons ?

Nous devons également rappeler que cette campagne électorale se déroulera dans un contexte international particulièrement tendu qui fait craindre les pires événements. Si une guerre continentale devait éclater en Asie de l'Est, comment éviter que l'économie mondiale toute entière ne soit bouleversée ? Comment éviter que cette guerre ne se propage aux autres continents ? Quelles seraient alors les armes employées ? Qui pourrait sortir vainqueur d'un tel conflit ? (voir notre dossier)
L'Europe, tout en s'efforçant de conserver un rôle de médiateur, s'est clairement placée aux côtés du Japon et de la Corée mais sans préciser si ce soutien pourrait aller jusqu'à un engagement militaire contre la Chine. Malgré la neutralité toujours affichée des États-Unis, la Chine semble de plus en plus isolée des autres grandes puissances mais elle bénéficie du soutien de nombreux pays pauvres fournisseurs de matières premières (voir notre dossier).
La tension monte à l'échelle mondiale et, malgré les déclarations officielles qui se multiplient, l'avenir semble plus que jamais incertain.

 

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