La situation doit...

Sendwords Messenger Session Privée 084.6
Identifiant : ******* Password : *****
Ouverture acceptée
Paramètres de cryptages : 112
Déposez votre message



Cher ami,
Avec votre dernier message, vous m'avez transmis des codes pour que j'essaie de m'introduire dans les messageries électroniques d'un célèbre institut de neurochirurgie américain.
Comme je vous l'ai déjà écrit à plusieurs reprises : vous êtes décidément quelqu'un d'extrêmement bien informé (je ne préfère pas savoir comment)... et de très perspicace. En effet, si vous aviez des soupçons au sujet du White Hall Institute de Los Angeles, je suis aujourd'hui en mesure de vous les confirmer.

Ainsi, cet institut de neurochirurgie a bel et bien pris contact (dans le plus grand secret) avec un certain nombre de "clients" très intéressés par la puce B7.66. Bien que je n'aie pas pu les identifier de manière formelle (souhaitez-vous que je me renseigne davantage ?), il s'agit bien évidemment de personnalités extrêmement riches qui souhaitent acquérir ce que, jusqu'ici, leur argent ne pouvait pas leur offrir : une intelligence supérieure.
Dans plusieurs messages que j'ai pu intercepter, un représentant de l'institut White Hall (un certain "M. Edwards") déclare être capable de se procurer très rapidement un modèle de puce B7.66 pour une somme de 400 000 $ et de procéder, sans risque et en toute discrétion, à son implantation pour un forfait de 2 000 000 $. Il s'agirait bien évidemment d'un acte illégal mais certains contacts semblent déjà très avancés. Ainsi, par exemple, je sais qu'un milliardaire australien (qui se fait appeler "M. Stenton") a déjà pris rendez-vous pour le mois prochain. M. Edwards lui a promis de respecter la plus grande discrétion et, au cas où il serait démasqué, de lui fournir des certificats médicaux attestant qu'il souffrait des premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer (ce qui n'est évidemment pas le cas). J'ai trouvé la conclusion de ce message assez édifiante et je vous la transmets telle que je l'ai lue : "De toute façon, M. Stenton, personne ne pense que cette technologie restera encore longtemps interdite. Nous vous proposons simplement de prendre un peu d'avance sur ce qui, dans quelques temps, semblera tout à fait normal pour une personne de votre niveau. Ce temps gagné vous sera précieux, quitte à risquer (dans le pire des cas) un procès qui, au fond, ne pourra pas vous reprocher grand-chose."
Peut-on imaginer que le White Hall Institute soit le seul établissement à proposer ce genre de service ? Finalement, qui respecte vraiment les interdictions proclamées par l'Organisation Mondiale de la Santé et les différents gouvernements ?
Il semblerait que les politiciens n'aient plus que le pouvoir de faire de beaux discours. Je suis convaincu que, en Asie, en Amérique, en Europe et ailleurs, personne ne croit à l'abandon de cette nouvelle technologie. Tout le monde veut prendre de l'avance sur les autres.
Quand les gouvernements donneront le départ officiel de la course, tous les concurrents seront déjà loin et il sera trop tard pour espérer contrôler la situation...
A qui faudra-t-il alors accorder le privilège de la connaissance ? A des petits soldats qui obéiront gentiment aux ordres de leur gouvernement ? A quelques milliardaires qui pourront enfin se payer une intelligence qui, jusqu'ici, n'avait pas de prix ?
Et nous, alors ? Ceux qui voudront rester libres mais qui n'auront pas les moyens de contourner les lois... Que signifieront pour eux l'égalité et la démocratie ?

Je ne vous cache pas que, si je ne suis pas totalement découragé, je suis de plus en plus pessimiste.
A mes moments perdus, je me suis également intéressé à l'association No Cyborg ! et aux nouvelles activités de Jacob Meyer-Nassau. Là encore, les nouvelles me semblent vraiment inquiétantes.
Il est clair que l'association, dont le nombre d'adhérents augmente chaque jour (mais bien moins vite que ce qu'elle annonce), ne restera pas longtemps dans la légalité. Plusieurs manifestations en Europe et en Amérique ont déjà volontairement dégénéré pour tourner à l'émeute. Les discours sont de plus en plus violents tout comme les messages adressés aux nouveaux adhérents. Il leur est clairement dit que No Cyborg ! est "une association de lutte" et le mot "guerre" est employé à plusieurs reprises. "Les nids à poison [ce sont les laboratoires de recherche] devront être fermés d'une manière ou d'une autre". Jacob Meyer-Nassau est présenté comme "le seul défenseur de l'espèce humaine" et Francesca Minguela comme "une folle démoniaque qu'il faudra bien obliger à se taire".
En fait No Cyborg ! essaie de fédérer autour d'elle tous les grands mouvements contestataires (religieux, écologistes, mondialistes...) et multiplie les coups d'éclat pour occuper l'espace médiatique. Ainsi, les gens ont l'impression que No Cyborg ! est partout et qu'elle est la seule à donner une chance à l'humanité.
Ceux qui adhèrent à l'association doivent, chaque jour, répondre à des questions précises sur la manière dont ils ont "participé à la lutte". Comme le dit le formulaire d'accueil : "il n'y a pas d'adhérent inactif". L'association n'hésite pas à exclure les adhérents qu'elle juge trop peu engagés ; ceux qui restent sont dévoués et très bien encadrés.

En résumé, si en apparence tout est plutôt calme, je ne vois pas qui sera vraiment capable de contrôler la situation. Est-ce qu'une guerre va éclater en Asie ? Est-ce que No Cyborg ! va foutre le feu à tous les instituts de neurochirurgie comme le White Hall ? Est-ce que l'hypocrisie va continuer jusqu'à ce que ceux qui ont crû aux beaux discours s'aperçoivent qu'ils ont été bernés par des plus riches et des plus puissants qu'eux ?
Qu'en pensez-vous ?

Bien à vous,
M.

 

Effacement des paramètres ?

 

CIBILI NEWS / Le 1er portail européen d'information.

Numéro d'abonnement : ********
Langue : Français
Validation d'accès

Dernière minute : Cette année encore, le Donjon de la Mort ne connaîtra pas de vainqueur. Le dernier candidat (le Japonais T. Oneda) vient d'être éliminé, victime de l'un des multiples pièges et créatures de la forteresse. Les séquences seront disponibles demain matin et la prime sera à nouveau doublée l'année prochaine.

 

A la Une : "La situation doit rester sous contrôle"


Déjà considéré comme l'une des personnalités politiques les plus influentes du Parlement et du gouvernement européens, Kevin Martin-Syrat (voir sa biographie complète) s'est présenté, lors de la conférence de presse tenue ce matin, comme "la seule véritable autorité légitime et compétente" sur le dossier brûlant des neuro-technologies.
Alors que beaucoup l'accusaient, à cause de son silence, de fuir ses responsabilités, il a réaffirmé qu'il n'avait "jamais cessé de se tenir au courant, de mener des enquêtes approfondies et d'intervenir de manière discrète mais efficace dans les types de débats". Suite à cela, il a répondu, de manière déterminée, à toute une série de questions transmises par des journalistes mais aussi des forums d'expression publique (lire l'intégralité de la conférence).
En résumé, le ministre européen des Nouvelles Technologies a déclaré que : - oui, "la mise au point de la neuro-puce B7.66 représente un véritable tournant dans l'histoire de l'humanité dont les conséquences à long terme sont encore impossibles à imaginer" ;
- oui, "il existe des pays qui ne respectent pas les accords internationaux et qui multiplient, en secret, les expérimentations sur des êtres humains" ;
- oui, "certains laboratoires privés ont bel et bien menés des recherches illégales pour faire une utilisation commerciale de la neuro-puce" ;
- non, "il n'y aura pas d'autorisation spéciale pour que, en Europe, des citoyens sains servent de cobayes médiatiques" ;
- non, "aucun ministre du gouvernement européen ne proposera une interdiction totale de ces nouvelles technologies".
Ainsi, s'il ne nie plus (voir les déclarations précédentes) la gravité de la situation en Europe et dans le reste du monde, le ministre a répété à huit reprises la phrase suivante : "la situation doit absolument rester sous notre contrôle".

Le contrôle de qui ? "Celui du gouvernement qui agit, en permanence, sous la surveillance du Parlement et non pas celui de quelques personnalités médiatiques qui savent jouer avec l'information et qui se révéleraient rapidement incontrôlables". Kevin Martin-Syrat a ainsi renvoyé dos à dos les propositions de Francesca Minguela et de Jacob Meyer-Nassau qui, selon lui, "font appel aux pulsions de la population et non pas à ses capacités de réflexion [...] Il faut cesser d'avoir peur ; il faut être vigilant, s'informer et réfléchir : c'est bien comme cela qu'une grande démocratie progresse".
Mais quels sont les véritables pouvoirs dont dispose encore aujourd'hui le gouvernement européen dont, jusqu'ici, les directives n'ont jamais vraiment été respectées ? "Notre pouvoir dépendra de notre capacité à proposer des objectifs clairs, concrets et ambitieux pour rassembler le plus grand nombre de personnes (scientifiques, ingénieurs, décideurs...) et les pousser à travailler ensemble et à se faire confiance."
Pour cela, le ministre a expliqué les propositions qu'il souhaitait soumettre le plus rapidement possible au vote du Parlement : "Durant les deux prochaines années, les traitements médicaux mis au point grâce à la neuro-puce B7.66 seront généralisés à toutes les personnes souffrant des symptômes les plus aigus des maladies d'Alzheimer ou de Parkinson [...] Ceci permettra à cette fabuleuse découverte de remplir sa mission initiale et, dans le même temps, cela fournira plusieurs dizaines de milliers de cas observables par les scientifiques et par la population quant aux effets réels de la neuro-puce B7.66."
Le ministre des Nouvelles Technologies a assuré que l'Europe disposait des moyens techniques et financiers pour réaliser cet objectif ambitieux et que, très prochainement, un plan de financement complet (établi avec le ministre de la Santé Publique et celui de l'Économie) serait présenté aux députés.
"Les personnes qui recevront ces nouvelles implantations seront, une fois guéries, totalement libres de circuler et de s'exprimer. Elles pourront rentrer chez elles, reprendre une vie normale, parler à la presse... pour que leurs proches se rendent compte par eux-mêmes des véritables effets de ce traitement et en finissent avec tous les fantasmes de science-fiction qui ont eu cours ces derniers mois. [...] Les neuro-technologies feront donc une entrée progressive dans notre société et dans notre vie quotidienne : à nous de nous familiariser avec elles pour savoir ce que, d'ici deux ans, nous souhaiterons faire. D'ici-là, un nouveau Parlement européen aura été élu et la plupart des autres démocraties auront, elles aussi, procédé à de nouvelles élections. [...] Cela ne fait aucun doute que les neuro-technologies seront au coeur de toutes les prochaines campagnes électorales : le grand débat aura donc bien lieu et tout le monde pourra y participer. [...] Croyez-moi, ces deux années d'observation passeront très vite."

Une question fut posée pour savoir si, personnellement, Kevin Martin-Syrat pensait que d'ici quelques années la neuro-puce B7.66 pourrait être implantée de manière générale à tous les citoyens qui en feraient simplement la demande. Sa réponse fut qu'il envisageait tout aussi bien que, d'ici deux ans, de graves effets secondaires aient été découverts et qu'il faille interrompre les implantations pendant plusieurs mois, voire plusieurs années : "aucun scénario n'est impossible, le seul que je refuse est que les neuro-technologies soient utilisées de manière commerciale ou arbitraire pour essayer de s'enrichir ou pour je ne sais quel autre motif égoïste."
Plusieurs questions sont ensuite revenues sur le fait que, dès le mois prochain, Kevin Martin-Syrat allait prendre la présidence tournante du Conseil des Ministres Européen. Comment comptait-t-il utiliser les nouveaux pouvoirs dont il allait disposer ?
"Mon principal souci sera, comme à mon habitude, le respect de la loi et des accords internationaux. Je répète que toutes les utilisations strictement commerciales des nouvelles neuro-puces devront être interdites sur tout le territoire européen. Les laboratoires qui, jusqu'ici, ont mené des expériences clandestines ont été sévèrement rappelés à l'ordre. Ceux qui essaieront de les continuer seront tout simplement fermés. [...] Les pays qui, malgré les déclarations de leur gouvernement, ne respecteront pas les règles internationales devront être publiquement dénoncés. [...] Évidemment, je préfèrerais que chaque gouvernement avoue clairement ses objectifs, même s'ils sont différents des nôtres, plutôt que d'utiliser la désinformation et l'hypocrisie."
Une dernière question fut ensuite posée sur l'état actuel des relations entre l'Europe et "certains pays d'Asie fortement soupçonnés d'avoir déjà mené des expériences d'implantations à grande échelle."
"Pour l'instant, il est inutile de cacher que, quels que soient les continents, il y a une énorme hypocrisie dans toutes les discussions officielles autour des neuro-technologies. Personne ne dit toute la vérité et tout le monde craint d'être dépassé par les autres. [...] En tant que Président du Conseil des Ministres Européen, je serai prêt à tout entendre mais je serai particulièrement hostile envers ceux qui voudront continuer à avancer masqués."
Le ministre n'a pas précisé jusqu'à quel point pourrait aller son "hostilité" envers ces pays...


Consulter nos dossiers ? 


 

Vous avez un nouveau message...